Saint Hilarion, éponyme de l’église et du village de notre groupement paroissial, vécut au début du 4ème siècle dans la région de Gaza, et fonda des monastères en Palestine et en Syrie…
Des reliques de saint Hilarion auraient été rapportées de la 3ème croisade par Pierre de Voisins [seigneur du domaine de Voisins], ce qui expliquerait l’orignie du nom du village… (retrouvez ici l’histoire de sa vie)
Sa grande statue de 1,10 m, en terre cuite polychrome, inscrite au titre des monuments historiques, a nécessité une restauration complète, et pendant ce long travail, une copie en résine a été mise en place au-dessus de la porte, à l’extérieur de l’église.
Après restauration, la statue a été replacée à l’intérieur de l’église de Saint-Hilarion, et la copie restera exposée à l’extérieur, au dessus de la porte.
Pour financer cette restauration, en complément des subventions déjà reçues (la DRAC, la mairie, la paroisse),
une souscription est lancée conjointement par la commune et la paroisse,
et chacun peut participer, même avec une somme minime, en cliquant sur ce lien vers le site diocésain :
souscrition saint Hilarion
Son inauguration aura lieu le samedi 16 octobre 2021 :
la messe célébrée à 18h30 dans cette église,
sera suivie de l’inauguration à 19h30,
avec un discours d’une personne de la mairie sur la restauration de la statue
et un exposé d’Alain Guyot sur la vie de Saint Hilarion ; vous êtes ensuite conviés au verre de l’amitié.
Voici quelques photos de la restauration, avec des renseignements utiles sur la nature et l’histoire de cette statue !
FICHE SIGNALETIQUE (de 2019)
– Département : YVELINES
– Commune : SAINT-HILARION
– Edifice : Eglise paroissiale Saint-Hilarion
– Emplacement : actuellement replacée dans l’église, après dépôt à la conservation des antiquités et objets d’art des Yvelines en 2020 pour restauration .
– Propriétaire : Commune
– Dénomination – Titre : statue Saint Hilarion
– Matériau : terre cuite polychrome
– Dimensions : H 110 cm, l 38 cm, P 36 cm
– Auteur : Anonyme
– Siècles / Dates : XVIIe siècle
ICONOGRAPHIE
Cette statue figure un saint habillé en moine avec une longue barbe partagée en deux mèches. Il tient un livre avec la main gauche et son bras droit est levé. De son pied il écrase un démon (ou dragon) dont il ne reste que peu d’éléments visibles. Saint Hilarion de Chypre ou de Gaza fut converti en Egypte par saint Antoine. Tout comme saint Antoine, il aurait lutté dans le désert contre les tentations du démon. Il aurait notamment forcé un dragon, en faisant le signe de la croix, à monter sur un bûcher où il se consuma. C’est sans doute cette proximité avec saint Antoine qui explique les différentes représentations de saint Hilarion. Il peut être figuré nu ou avec un pagne de feuillage ou chevauchant un âne, avec une barbe descendant jusqu’au nombril et un dragon à ses pieds, parfois dans un décor de grotte ou de caverne à l’instar de saint Antoine. Toutefois, saint Hilarion est aussi parfois représenté en moine avec un livre et un dragon comme cela semble être le cas dans l’église de saint Hilarion dans laquelle par ailleurs les deux saints étaient figurés ensemble sur un des vitraux du choeur (vitrail remplacé après 1901).
HISTORIQUE ET ATTRIBUTION
On ignore l’origine et la provenance de cette oeuvre. Elle ne semble pas être mentionnée dans l’inventaire de 1906, à moins qu’il ne s’agisse de la statue appelée « saint Antoine », sachant que plusieurs autres statues, dont certaines de saint Antoine sont conservées dans l’église*.
D’un point de vue stylistique, l’oeuvre peut être attribuée au XVIIe siècle et n’est pas sans rappeler une autre statue en terre cuite figurant un Apôtre ?, anciennement conservée dans une niche extérieure de l’église d’Orsonville située à moins de 30 kilomètres au sud du village de saint Hilarion.
L’oeuvre de Saint-Hilarion devrait être reposée à l’intérieur de l’église, à l’issue de sa restauration programmée, si la commune le confirme, en 2020 [C’est fait !].
Bien que l’église soit inscrite au titre des monuments historiques, il est proposé de protéger cette oeuvre déposée en tant qu’objet.
*L’inventaire de l’église établi à la suite de la loi de séparation des églises de l’Etat est très sommaire et ne correspond pas forcément aux statues actuellement conservées dans l’église et qui sont pourtant anciennes. De plus, certaines de ces statues figurant saint Antoine pourraient provenir soit de la chapelle du hameau voisin dédiée au saint et détruite au XIXe siècle soit de la chapelle Notre-Dame mentionnée à proximité de l’église, détruite au XVIIe siècle (couverture enlevée en 1654). On notera notamment lors des ventes publiques post-révolutionnaires la mention « d’un bâton de saint Hilarion vendu à Thomas Dauvillier », « la représentation du patron à M. Launay ».
Crédit photo C Garguelle (CAOA 78)
INSCRIPTIONS
Aucune
ETAT DE L’OEUVRE
Profondes fissurations, manques de matière importants (notamment main droite, intérieur vêtement sous bras gauche, démon…), présence de comblements au plâtre. Statue réalisée à priori en un seul morceau (pas de plan de joint visible) avec empiècements repérés au niveau de la manche droite (traces d’outil) et de la main droite (trou de montage visible). Dépose et étude préalable réalisées en mai 2019 par Barbara Donati. A restaurer (intervention programmée en 2020 et faite en 2021).
Vestiges de polychromie: une couche rouge vif très fine est appliquée directement sur la terre cuite (bouche pore ?), et une couche rouge plus foncé est appliquée sur une sous couche blanche très fine, visible dans les parties les moins exposées. A l’arrière de la statue et sur la capuche: une couche rouge plus foncée peut être observée appliquée directement sur la terre cuite également. Dans les creux et dans les plis, on remarque une couleur brune foncée. Sur le visage, la polychromie est apposée sur une préparation (restes de carnations, trace de brun sur les sourcils, pupilles noires, barbe noire notamment).
DOCUMENTATION SELECTIVE
– RISCH (Léon), Saint-Hilarion et ses hameaux, Monographies des villes et villages de France, collection dirigées par M.-G.Micberth, le Livre d’histoire, Paris, 2012.
– 1V 309, Archives départementales des Yvelines.
– REAU (Louis), Iconographie de l’art chrétien, Tome III/2, Presse universitaire de France, Paris, 1955.
– VORAGINE (Jacques de), La Légende dorée, tome II, Garnier-Flammarion, Paris, 1967.
– Base Mérimée : dossier d’inventaire de la commune de Saint-Hilarion
– Médiathèque du patrimoine (dossier édifice) : Correspondance : Proposition de classement ; Versement de subvention pour travaux. 1921-1969, cote 0081/078/0075.
Rédacteur du dossier C Garguelle/CDAOA78 en octobre 2019. – DRAC Ile de France/ CRMH /bureau de la protection – Commission régionale du patrimoine et de l’architecture/ section des objets mobiliers/